par mathias » 16 Sep 2015, 19:00
L'Euro vu de tout en hautLe 16/09/2015 Ã 17:45:00
Transformer un stade de football en plus grande salle de basket d'Europe c'est spectaculaire, mais que voit-on en étant placé tout en haut de l'enceinte ? On est allé voir ça mardi et demander leur avis à deux supporters.
Ils s'appellent Patrick et Hervé, deux frères fondus de sport venus d'Annœullin et d'Armentières, deux communes du Nord. Pour les rejoindre ce mardi, il a fallu monter deux étages par ascenseur, enchaîner avec un petit escalier puis tourner à 180° pour en emprunter un second, plus costaud, et grimper jusqu'en haut. Ou presque. Ces deux-là étaient assis au 72e rang du deuxième niveau du Stade Pierre-Mauroy. Une rangée plus haut et vous touchez le plafond, enfin façon de parler vu le gigantisme de l'endroit.
Le billet pour être à l'avant-dernier rang, le 72e, au niveau 2. (D.R)
Ils n'ont pas hésité à dépenser 120 euros chacun pour que les sièges n°2 et 3 soient réservés pendant cinq jours, le temps des quarts, des demi-finales et des matches de classement de l'Euro. 120 euros quand on sait qu'on va être dans les cintres, c'est un peu risqué non? «On savait qu'on voyait quand même bien d'ici, on a été abonnés pendant trois ans au LOSC», répond Patrick. Ils ne le sont plus depuis cette année: «Ils vendent beaucoup de joueurs, il y a moins de spectacle et le début de saison nous donne raison.» Ils le disent sans acrimonie et ne font pas partie de ceux qui ont sifflé Hervé Renard quand le visage du sémillant entraîneur des Dogues est apparu sur l'écran géant du stade.
On est surpris d'entendre aussi distinctement les crissements des chaussures
On sent néanmoins une forme de dépit quand ils expliquent que l'Eurobasket «est plus accessible que l'Euro (de foot), où tu ne sais même pas quel match tu vas voir si t'es pris au tirage au sort.» Résultat, «j'aime de plus en plus le basket, j'ai même commencé à en faire en loisir depuis l'an dernier, raconte Patrick. C'est plus spectaculaire, moins monotone.» Etonnement, ce côté show ne perd pas trop d'ampleur malgré la distance.
Alors que la musique d'ambiance se perd un peu en chemin, on est surpris d'entendre aussi distinctement les crissements des chaussures lors du quart de finale Espagne-Grèce, il est vrai moins animé que le France-Lettonie qui suit. En tendant l'oreille, on entend même le ballon rebondir. De là à saisir les consignes, il ne faut pas pousser non plus.
Mais le plus surprenant est sans doute ce que l'on voit. Tout est conçu pour polluer le moins possible la vision du terrain et l'éclairage ciblé fait ressortir nettement les actions, accentuant les mouvements. «Il y a un beau contraste, on n'est pas ébloui. On voit bien, on avait juste un peu peur du panneau de devant, mais avec le plexiglas, ça va», apprécie Hervé. Le côté 3D qui peut rendre le basket si impressionnant disparait fatalement, mais les schémas tactiques sont mis en valeur. Un écran placé à leur hauteur leur donne aussi des informations (score, marqueurs...) régulièrement, à défaut de proposer des ralentis, ce qu'ils regrettent.
«On ne va pas voir les petits détails, les poussettes, les provocations, mais ce n'est pas grave, ajoute Patrick. C'est vrai qu'on ne reconnait pas forcément les joueurs... en même temps on ne les connait pas» Il faut dire que son frère et lui attendaient avec un peu plus de fièvre le match des Bleus. «C'est bien d'être ici, insiste Patrick, on pourra dire qu'on y était si la France gagne. Et comme on est du coin, on se dit que ça aurait été bête de ne pas venir. On est un peu loin, bien sûr, on sait qu'il restait des places plus bas à 75 euros le match, mais ça ne servait à rien de se ruiner. Ici, il y a de l'ambiance aussi.»
Source: L'équipe