GRAND STADE DE LYON : VÉRITABLE UTILITÉ PUBLIQUE OU CONFLIT D’INTÉRÊT ?
En juin 2016, la France accueillera l’Euro de football. Neuf villes ont été retenues pour l’occasion : Saint-Denis, Paris, Marseille, Lille, Lens, Nancy, Bordeaux, Nice et Lyon. Si pour Saint-Denis, Paris, Marseille, Lens, il s’agit simplement de rénover le stade actuel, les autres villes ont pris la décision de construire un nouveau stade avec plus ou moins de difficultés. Parmi ces projets, celui d’OL Land est le plus remis en question.
Avant de s'attarder sur le projet spécifique à Lyon, il faut déjà faire un constat. Au niveau des infrastructures sportives, la France est loin derrière ses voisins européens, à commencer par l’Allemagne qui dispose de beaucoup plus de stades et de salles modernes.
Jean-Michel Aulas, président de l’OL, veut s'inspirer du Bayern Munich et de son stade inauguré en 2005, l’Allianz Arena. Ce stade, d'un coût de 340 millions d’euros, a été co-financé par les deux clubs de Munich (le Bayern et Munich 1860) ainsi que par l’assureur Allianz, finançant une grande partie du stade, et lui donnant son nom. Cette action dite de naming est de plus en plus répandue en Europe ; on le voit notamment à Londres avec le stade d’Arsenal au nom d’une compagnie aérienne du Moyen-Orient, la nouvelle salle de Rouen au nom de célèbres chocolats ou encore le stade de rugby lyonnais.
OL LAND ?
Pouvant accueillir 60 000 personnes, il deviendrait le troisième plus grand stade de France derrière le Stade de France (St Denis) et le Stade Vélodrome (Marseille). Accueillant 3000 m² de bureaux, d'hôtels, centre de loisirs divers, un musée et le centre d’entraînement du club, le tout pour un coût total estimé à 450 millions d'euros. Du 5 étoiles sur le papier.
Mais là où certains voient une innovation tant attendue, des contestations se font entendre. Elles se concentrent sur un point : les infrastructures nécessaires à un acheminement sur une courte période des clients; puisque OL Land est un projet privé, doivent-elles être financées par l’Etat ? La contribution des collectivités dans ce projet est estimée dans un premier temps à 168 millions d'euros. L'entrée en bourse et le cours de l’action OL Groupe a considérablement chuté, affaiblissant les comptes du club dirigé par M. Aulas. Les résultats ne sont plus les mêmes que pendant l’époque glorieuse du début des années 2000. En partie à cause des erreurs de recrutement qui se sont multipliés ces dernières années. A tel point que le club ne s’est pas qualifié cette année pour la rentable Ligue des Champions se séparant de ses meilleurs joueurs.
Le club a donc dû trouver de nouveaux moyens pour faire entrer de l’argent. Il s’est ainsi retrouvé à vendre la moitié du projet au géant du BTP Vinci, qui s’engage à hauteur de 100 millions d'euros. A cela, il faut ajouter une contribution du Conseil général du Rhône à hauteur de 40 millions d'euros… Etrange pour un club qui voulait assumer seul la construction du complexe. Sans compter que des recours ont été déposés devant la justice, dont un a été accepté sur le coût du terrain. En effet, le terrain sur lequel le stade s’élèvera, s’il s’élève, a été vendu bien moins cher que ce qu’il aurait dû coûter.
Nul doute que cela va compliquer les affaires d’un club qui a de plus en plus besoin d’argent pour un projet qui devrait être inauguré le 8 décembre 2013 et qui n’a toujours pas vu sa première pierre posée.
Source : http://www.lejournalinternational.fr/Gr ... _a350.html