A l’occasion de la 6ème journée de Ligue 1, l’OGC Nice a joué son premier match dans sa nouvelle enceinte : l’Allianz Riviera. Face à Valenciennes, les niçois l’ont emporté (4-0) et c’est le buteur maison, Darío Cvitanich, qui a marqué l’histoire du stade en inscrivant le premier but sur pénalty. L’effet nouveau stade a fonctionné puisque le match s’est joué à guichets fermés, devant 34,559 spectateurs battant ainsi l’ancien record d’affluence datant de 1952 avec 22,740 spectateurs.
Photo : OGC Nice
Un architecture écologique et réfléchie
Le contraste est fort avec le Stade du Ray, que les niçois ont quitté il y a quelques semaines. Imaginé par Jean-Michel Wilmotte, l’Allianz Riviera est parfaitement intégré à la plaine du var. La charpente du stade, composée d’acier (3,300 tonnes), mais aussi d’épicéa (4,000 m3) est couverte de toiles PVDF et ETFE. Leur transparence permet de gommer la frontière entre l’intérieur et l’extérieur du stade.
Une des particularités de cette enceinte, étant donné sa capacité, est qu’elle propose trois niveaux de gradins, augmentant la compacité du stade (13,000 places pour le premier niveau, 14,000 places pour le second et 8,000 places pour le dernier). Par ailleurs, les tribunes au nord et au sud seront rétractables, permettant ainsi de passer d'une configuration football à une configuration rugby et inversement.
Ecologique, l’Allianz Riviera produit plus d’électricité qu’elle n’en consomme. La toiture du stade est constituée de 4,000 panneaux solaires, posés sur 7,000 m² de toiture. L’utilisation de la géothermie permet de produire de la chaleur mais aussi de la fraicheur en été. Les vents de la plaine de var, qui pénètrent dans le stade via une conception ingénieuse (mur soufflant) ventilent les locaux du stade de manière naturelle. Enfin, la récupération de l’eau de pluie est utilisée pour l’arrosage de la pelouse ainsi que l’alimentation des sanitaires.
Photo : Wilmotte
Financement via un Partenariat Public Privé
L’enceinte niçoise aura couté 243 millions d’euros TTC. L'État français a participé à hauteur de 18 millions d'euros et le département des Alpes-Maritimes a versé 20 millions d’euros. Pour le reste, le stade est financé via un Partenariat Public Privé entre la ville de Nice et le groupe Vinci, pour un montant annuel de 16 millions d’euros HT. En y retirant les 5,2 millions de recettes garanties (dont 1,8 millions d'euros par an durant 9 ans pour le naming) et la redevance annuelle du club, comprise entre 3 et 4 millions d’euros, le coût annuel net pour la ville de 6 à 7 millions d’euros HT pendant 27 ans et demi. Selon Christian Estrosi, député maire de Nice : « Ce coût net intègre près de 4 millions d’euros HT par an pour la maintenance, l’entretien et le gros équipement et réparations qui permettront à la ville de récupérer un équipement en parfait état de fonctionnement au terme du contrat de partenariat. Par comparaison le stade du Ray nous coûtait 1,5 million d’euros par an »
Le chantier a été mené par Vinci en seulement 2 ans (1er août 2011 > 22 septembre 2013). Mais il n’est pas encore totalement terminé. Vinci Immobilier doit aménager 30,000 m² de surfaces commerciales autour du stade et le musée national du sport (3,000 m²) doit être finalisé.
L’actuel point noir du stade est qu’il est plutôt mal desservi. Malgré plusieurs parkings, les difficultés d'accès via les transports en commun sont récurrentes (uniquement des bus pour le moment). La troisième ligne de tramway de Nice est en projet mais ne devrait pas être opérationnelle avant l’Euro 2016.
Photo : Wilmotte
Quels objectifs pour l'OGC Nice ?
Benjamin IDRAC a pu interviewer Jean Pierre Rivière à ce sujet (président de l'OGC Nice)
Avec ce nouveau stade, allez-vous doper vos recettes comme l’annonce Jean-Michel Aulas pour OL Land ?
La différence entre Lyon et Nice, c’est qu’à Lyon, ce sera leur propre stade (propriété du club). Nous, nous ne sommes que locataires du stade pour nos événements footballistiques. Donc on n’est pas du tout dans le même schéma. Nous avons aujourd’hui des certitudes : ce stade va nous coûter beaucoup plus d’argent en mode de fonctionnement, que ce soit au niveau du loyer, au niveau de la sécurité, du nettoyage. C’est un stade qui va générer des dépenses beaucoup plus importantes. Nous avons pour objectif dans un premier temps d’équilibrer nos recettes et nos dépenses. Ensuite nous aurons l’objectif d’augmenter nos recettes.
Grâce à des affluences supérieures, vous aurez quand même plus de recettes billetterie…
Quand on découvre un stade, il faut être raisonnable et ne pas s’enflammer. Ce n’est pas parce que l’on a un nouveau stade que nous allons exploser nos recettes, loin de là. En sachant que nous avons souhaité garder un football populaire, les prix des places n’ont quasiment pas augmenté. Ce stade, il va changer notre image et notre approche économique (sponsoring, marketing…) mais aujourd’hui on n’est pas en train de se dire du tout que l’on va multiplier toutes nos recettes. D’abord comblons nos dépenses, le loyer beaucoup plus élevé et les surcoûts partout en mode de fonctionnement.
Revenons aux affluences, vous allez changer de statut au classement des tribunes, n’est-ce pas ?
On avait 10 000 spectateurs de moyenne au Ray, un bassin de population d’un million de personnes. L’année dernière 5 000 abonnés, là nous en sommes à 12 000. L’Allianz Riviera attire un public nouveau. Mais remplir un stade, c’est un métier. Que l’on va décourir. À Nice et dans les environs, il y a beaucoup d’offres de loisirs.
Photo : OGC Nice
Un calendrier d'occupation qui se remplit
Outre les matchs de l’OGC Nice, l’Allianz Riviera accueillera certains matchs du RC Toulon. Pour le moment, le club de rugby de la cote d’azur a confirmé la délocalisation de trois de ses matchs cette saison (RCT-Clermont le 05/10/13 en Top 14, RCT-Cardiff le 14/01/14 en H Cup, RCT-Stade Français le 03 ou 04/05/14).
Tous ces matchs vont permettre aux exploitants du stade de se roder pour l’Euro 2016, élément moteur de la construction de l’enceinte. Le stade niçois accueillera des matchs de poules mais est également éligible pour l’accueil d’un quart de finale.
Photo : mach001
Le chantier en chiffres
• 11 grues
• 9 000 tonnes d’acier
• 80 000 m 3 de béton essentiels à la construction de l’édifice
• 142 496 boulons nécessaires à l’accrochage des sièges
• 35 624 sièges
• Le toit culmine à 42 m de hauteur
• 9 300 m² de gazon
• 4 000 panneaux solaires
• 4 bassins situés permettant la récupération de 7 000 m3 d’eau de pluie/an
• 3 000 tonnes d’émission de CO2 ont été évitées grâce à l’utilisation de bois dans la charpente (l’équivalent de 3 000 allers-retours Nice-New York)
• La démarche d’éco-construction a permis la valorisation de 40 % des déchets inertes de chantier, la valorisation des 200 000 m3 de matériaux extraits du site.
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Les niçois vont s'y sentir très bien.
23/09/2013