Ce week-end, de nombreux spectateurs et téléspectateurs ont pu constater une fois de plus l’état déplorable de certaines pelouses de Ligue 1. On peut entre autres citer la pelouse du stade de la Mosson (Montpellier), celle du stade Auguste Delaune (Reims) ou encore celle du stade Francis le Blé (Brest). Au sujet de cette dernière, l’entraineur lyonnais s’est exprimé avec des termes très durs : « Elle est indigne du spectacle qu’on nous demande de faire ». Landry Chauvin (entraineur de Brest), a même annoncé qu’il refusait désormais d’évoquer ce sujet. Le technicien brestois est furieux de cette situation, d’autant plus que le terrain d’entraînement du SB29 serait pire.
Pelouse du stade Francis le Blé de Brest (03/03/13) - Capture : Fr 3, Image : Be In Sport
Cette problématique des pelouses, à quelques exceptions près, est récurrente en France et les exemples ne manquent pas. La pelouse du Grand Stade de Lille a été changée seulement quatre mois après sa pose en raison d’un manque de luminosité. Même soucis du coté de Bastia, ou la pelouse du stade Armand Cesari ne cesse de susciter la polémique. Rénové en juillet dernier pour plus de 500,000 €, le gazon a été entièrement changé pour la troisième fois en six mois en janvier dernier ! Les problèmes provenaient cette fois-ci des drains, mal conçus, qui évacuaient mal les eaux de pluies. Interrogée par l’Equipe sur l'état préoccupant des pelouses de L1, la Ligue de Football Professionnel a fait savoir qu’elle n’avait aucun pouvoir puisque les stades et les pelouses appartiennent aux villes et non aux clubs. La LFP verse tout de même des primes aux équipes proposant les meilleurs terrains, et organise des stages pour les jardiniers municipaux.
Info-Stades.fr vous détaille ci-dessous les clés d’une pelouse de qualité :
La luminothérapie, solution miracle ?
Le modèle se situe outre-manche où les pelouses sont d’une qualité remarquable dans quasi tous les stades. Un procédé utilisé en Angleterre mais peu développé en France pourrait certainement aider au maintien des pelouses dans un état convenable. Il s’agit de la luminothérapie, qui permet de faire pousser le gazon en zone sombre et ombragée tout au long de l'année. Une expérience menée à Monaco en 2006 a rapidement montré les bienfaits de la luminothérapie. « En un mois, sur un terrain qui n'est pourtant pas l'un des moins éclairée de France, l'impact était colossale avec une seule rampe ».
Lampe de luminothérapie sur la pelouse du stade de la route de Lorient (Rennes)
L’amour du gazon
Guy Roux avance une autre explication : « Une pelouse demande minutie et passion. Les Anglais ont l’amour du gazon. À Londres, chacun a son bout de pelouse, c’est une culture ». La culture du gazon avec amour serait donc le secret ? Il faut croire que oui. Plus qu’une légende urbaine, les pelouses anglaises, c’est sacré. Chaque année, on y élit le meilleur jardinier du royaume, le « Groundsman of the Year ». Tout est dit. Et cette année, c’est Jonathan Calderwood, jardinier en chef d’Aston Villa, qui a été récompensé pour la deuxième fois de sa carrière. Tant et si bien que Le Havre lui a fait appel pour venir au chevet de la pelouse du stade Océane, qui a beaucoup souffert depuis son inauguration en juillet dernier.
Le chauffage anti gel
Certains ont recours à une autre solution permettant de préserver leur gazon notamment durant l’hiver. Le chauffage de la pelouse tend à se développer parmi les clubs de l’élite. Le premier club de Ligue 1 à avoir utilisé ce dispositif est le club de Sochaux. 28 km de câbles en aluminium installés sous la pelouse du stade Bonal chauffent la pelouse dès que la température extérieure passe sous la barre des 3 °C. Ce dispositif a un coût important : environ 60 000 euros d'électricité par an sont ainsi nécessaires, avec un investissement initial de 350 000 euros. Plusieurs clubs français ont déjà mis en place ce système. On peut citer les stades de Lyon, d’Auxerre, de Valenciennes, du Havre, de Lille et plus récemment du PSG.
Installation de chauffage de la pelouse du stade Auguste Bonal de Sochaux
Une conception intelligente
Il est intéressant de noter que les clubs construisant ou rénovant leur enceinte dans l’optique de l’Euro 2016 ont vu les choses en grand pour accueillir les spectateurs dans les meilleures conditions : galeries commerciales, restaurants, loges grand luxe, toit rétractable… Ils ont malheureusement oublié le principal pour le spectacle : la pelouse. Selon Arsène Wenger, les architectes de l'Emirates Stadium ont tout d'abord pensé à la pelouse, puis ont construit le stade autour. Ce point a probablement echappé aux concepteurs du Grand Stade Lille Métropole.
La toiture de l'Allianz Arena, translucide coté sud
Un dispositif permet à la pelouse de la Veltins Arena (Gelsenkirchen) de pousser à l'extérieur du stade
Pour quel coût ?
Reste à savoir si les municipalités, en charge de l’entretien des pelouses, ont les moyens de les maintenir en si bon état que nos voisins anglais. En effet, le budget d'entretien d'une pelouse peut aller de 60.000 à 150.000 € par an sans les rampes de luminothérapie ni les coûts de chauffage au sol.
Les pelouses synthétiques, solution miracle ?
En France, certains clubs ont opté pour une solution bien différente que la « culture du gazon » à l’anglaise. Ils ont fait le choix de la pelouse synthétique. Les deux premiers clubs à avoir fait ce choix sont les clubs de Lorient et de Nancy. La LFP, qui a autorisé ce dispositif depuis mai 2008 se félicite de ce choix et assure : « Cette nouveauté simplifie l’entretien des stades : plus besoin d’arroser les pelouses, de remplacer l’herbe abîmée, de repousser des matchs en raison d’un gazon détrempé ou enneigé ».
Pelouse synthétique du stade du Moustoir (Lorient)
Article rédigé par ggeraudie
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06/03/2013
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http://www.dessosports.com/fr/gazon-hybride
07/03/2013
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C'est un facteur primordial pour obtenir une bonne qualité de gazon à long terme. Un bon drainage est rendu possible grâce à une couche drainante mise en place sous le gazon, cette couche s'appelle le substrat.
Un substrat qui a fait ses preuves aujourd'hui c'est le substrat "Terrafoot", présent sur de nombreux terrains de Ligue 1 (Sochaux, PSG, Monaco, etc.). De plus, un nouveau substrat a fait son apparition cette année, se nommant "Air Fibr". En plus d'être drainant, ce dernier a la particularité d'améliorer la souplesse du terrain, améliorant la santé des sportifs, avec une réduction des blessures.
Concernant la luminothérapie, vous avez entièrement raison, c'est une réelle solution pour tenir en bonne état la pelouse, avec des stades de plus en plus clos (toit, tribunes fermés).
08/10/2013